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LA PRESSE ENRUBANNEUSE DEUX EN UN

Selon les modèles, l'enfilmage est réalisé dans la chambre de pressage, ou sur une table d'enrubannage positionnée à l'arrière de la presse.

La presse enrubanneuse combine deux opérations en un seul passage pour une vitesse de travail accélérée. Son prix la destine en priorité aux gros chantiers.

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LES PRESSES ENRUBANNEUSES SONT PRÉSENTES chez la plupart des constructeurs de matériels de récolte de l'herbe (Lely, Krone, Kverneland, Claas, Case, McHale…). Comparée à un attelage classique, la combinaison des deux outils représente un investissement supplémentaire de 20 000 €, compensé par un débit de chantier accéléré et par l'économie de main-d'oeuvre qui autorise une personne seule, avec un seul tracteur, à réaliser deux chantiers en un.

Cette souplesse de travail renforce la possibilité d'intervenir au plus près du stade optimum de la récolte de l'herbe, et le pressage suivi du filmage, sans contact de la boule avec le sol, réduit les risques de prolifération des butyriques.

ENFILMAGE DANS LA CHAMBRE DE PRESSAGE

Autant d'arguments qui rencontrent un succès grandissant, en particulier auprès des entreprises de travaux agricoles. « En 2012, nous avons déjà dépassé le nombre de machines allouées pour la France, avec plus de cinquante Tornado commercialisés », explique Cyril Carlot, responsable technique chez le constructeur Lely.

Selon les modèles et les conditions de chantier, le débit varie de 40 à 60 balles/heure, soit plus du double d'un attelage classique. Deux options sont proposées. Tout d'abord, sur le modèle I-bio, distribué par Kuhn, ou le Compact Master, chez Deutz, des machines compacts et légères (3,5 t) sont conçues sur le concept d'une presse qui enrubanne à l'intérieur de la chambre de pressage. A la fin du pressage, la phase d'enfilmage est enclenchée, pour une vitesse d'avancement de 50 boules/heure. « C'est un produit initialement conçu pour les éleveurs, adapté aux petites parcelles, mais quel'on retrouve de plus en plus chez les entrepreneurs », assure François Kiffer, responsable de produit chez Kuhn. Il s'agit de presses à chambre fixe, qui offrent la possibilité de désactiver la fonction enrubannage à partir d'un boîtier de commande situé en cabine. Le prix catalogue de 63 000 € doit amener à raisonner cet investissement à partir de 3 000 boules par an. Après avoir racheté, en 2009, l'usine de production de la Taarup bio de Kverneland, Kuhn qui distribue le matériel Deutz, n'a pas de concurrence sur ce produit.

La seconde catégorie de combinés est conçue sur le principe d'une table d'enrubannage positionnée en sortie de presse. À la fin du liage, la balle est éjectée sur la table pour y être enfilmée. Le transfert se fait à l'arrêt. Dès que la balle est sur la table d'enrubannage, l'attelage peut repartir. Cette gamme de matériels affiche des prix catalogue de 80 000 à 100 000 €. Elle est réservée à des chantiers de 7 000 à 10 000 bottes par an et présente des débits de 60 bottes/heure.

PRESSE À CHAMBRE FIXE OU VARIABLE

Ces combinés sont équipés de presses à chambre fixe ou variable. Ces dernières sont moins chères mais, dans la plupart des cas, ont un diamètre de pressage limité à 130 cm. « Les combinés à chambre variable répondent au besoin de balles de large diamètre des entrepreneurs. Comme il est possible de déconnecter la fonction enrubannage, elles s'avèrent plus polyvalentes pour les chantiers de paille et de foin, ce qui permet de les amortir sur plus d'activités », analyse Pierre Lépée, conseiller machinisme à la chambre d'agriculture de la Creuse. La particularité des chambres fixes repose sur la confection de balles à coeur mou, ce qui présente peu d'intérêt en enrubannage où l'on cherche à évacuer l'air. Les presses à chambre variable permettent de gagner en densité, donc de réduire le nombre de balles. « En revanche, pour faciliter le déliage, il est important de conserver un coeur mou sur 20 à 30 cm. Sur les chambres variables équipées de l'option zéro bar, il est possible de supprimer la pression au coeur. »

REPRISE À LA MAIN GRÂCE AUX COUTEAUX

La plupart des combinés sont équipés de presses avec un rotor à couteaux pour hacher l'herbe. Activer jusqu'à 26 couteaux requiert une puissance de travail supérieure, mais autorise une augmentation de densité des balles de 10 à 15 %.

Conséquences : moins de balles et de plastique, et augmentation du débit. « Par ailleurs, le hachage facilite le déliage. Il correspond à la production d'un fourrage en brins mi-longs. La balle peut ainsi être incorporée plus facilement dans la mélangeuse, ou même être reprise à la fourche pour une distribution manuelle, sans pénaliser la fibrosité mais sans améliorer le processus fermentaire. »

Dernière inovation, le modèle Ultima de Krone, un combiné non-stop conçu pour presser, enrubanner et déposer les balles sans arrêter le tracteur, pour une augmentation annoncée du débit de 50 %.

JÉRÔME PEZON

Avec 60 balles à l'heure contre plus de 70, le débit de chantier des combinés reste inférieur à celui de l'enrubannage en continu. Les utilisateurs semblent néanmoins privilégier la souplesse d'utilisation des balles individuelles.

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